L'Antre de la folie

Je voulais commencer cette critique par une petite punchline racoleuse comme “Le Game of Thrones de l’espace”, puis je me suis dit à quel point cela serait réducteur. Alors certes, on retrouve dans The Expanse des luttes de pouvoir et des jeux d’alliances, de complots et de trahison, mais à côté de cela une myriade de thématiques et de questionnement propre à la SF, et qui nous poussent à réfléchir sur notre monde à nous.

THE EXPANSE

RÉSUMÉ :

Au 23ème siècle, les hommes ont colonisé le système solaire et les Nations-Unies contrôlent la Terre. Mars est devenue une puissance militaire indépendante et les autres planètes dépendent des ressources de la ceinture d’astéroïdes, où les conditions de vie sont pénibles et les habitants contraints de travailler durement. Au fil des ans, les tensions entre la Terre, Mars et la Ceinture ont pris une telle ampleur qu’une simple étincelle pourrait déclencher une guerre.

Dans ce contexte tendu, la disparition d’une jeune femme va entraîner le détective chargé de l’affaire et le capitaine d’un vaisseau dans une course à travers le système solaire pour découvrir le plus grand complot de l’histoire de l’humanité.

INFOS TECHNIQUES

Date de sortie : 14 décembre 2015 (première diffusion), série conclue le 14 janvier 2022
Acteurs principaux : Steven Strait, Dominique Tipper, Wes Chatham, Shohreh Aghdashloo, Cas Anvar, Frankie Adams
Réalisation : plusieurs réalisateurs (Jeremy Benning, Michael Galbraith, Ray Dumas, entre autres)
Genre : Science-fiction, Drame, Space opera
Durée : épisodes de 42 à 53 minutes environ
Titre original : The Expanse
Langue originale : English (en)
Profil IMDb : The Expanse sur IMDb
 

PRODUCTION

Pays de production : United States of America, Canada
Sociétés de production : Alcon Television Group, Alcon Entertainment, Hivemind
Plateformes de diffusion : Syfy (saisons 1 à 3), Amazon Prime Video (saisons 4 à 6)

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POUR ALLER PLUS LOIN...

Affiche de la série The Expanse

Par Kevin Kozh n’air

15 août 2025

Note globale : 4/5

Chronique d'une œuvre SF magistrale

Je voulais commencer cette critique par une petite punchline racoleuse comme “Le Game of Thrones de l’espace”, puis je me suis dit à quel point cela serait réducteur. Alors certes, on retrouve dans The Expanse des luttes de pouvoir et des jeux d’alliances, de complots et de trahison, mais à côté de cela une myriade de thématiques et de questionnement propre à la SF, et qui nous poussent à réfléchir sur notre monde à nous. Les palpitantes aventures de James Holden et ses compagnons sont pour nous l’occasion d’explorer un futur possible si l’humanité parvenait à coloniser notre système solaire et de répondre à plusieurs interrogations qu’on pourrait avoir sur ce qui nous attends :

– Est-ce que le progrès technologique (vaisseau et stations spatiales, accès aux ressources, logements, soin, etc) va réduire les inégalités et sauver l’ensemble de l’humanité ? Spoiler : non, au contraire, ici la science est utilisée comme moyen de domination, comme souvent, vous me direz…
– Quel serait la place de la religion dans un futur dominé par la science ?
– Le transhumanisme, la place de la robotique, la dépendance aux machines, où en est-on ?
– Que se passerait-il si l’humanité découvrait une technologie étrangère, dont elle ne comprend ni l’origine ni le but ? Comment ferait-elle face à l’inconnue et aux mystères de l’univers ?

The Expanse est une des aventures SF les plus complètes et crédibles que j’ai pu voir à ce jour. Et même si la hype est un peu passée, et que la qualité de la série à légèrement décliné à partir de la 4éme saison, suite à son rachat par Amazon prime (ce qui est étonnant, quand on voit la qualité de leur autres séries SF), il me tenait à cœur de vous parler d’une des séries qui m’a le plus touché !

Le but de cette analyse est de donner des clés de compréhension à ceux qui ont vu la série, évoquer ce qui m’a plus, voire bouleversé, et de donner envie à ceux qui ne l’ont pas vu de s’y jeter corps et âme ! Je vais donc éviter un maximum les spoilers. Il y en aura quelques uns, des petits qui je l’espère attisera votre curiosité et vous mettront l’eau à la bouche, mais aucune révélations sur les grands secrets.
Je garde une dernière partie qui pour le coup sera la zone “gros spoiler” pour évoquer les éléments qui m’ont déçu et frustré.
Allez hop, en route mauvaise troupe !

Les membres d'un vaisseau spatiales sont réunis autour d'une table et semblent contrariés.
The Expanse (2015) - Amazon prime

Un système solaire à explorer

L’histoire se déroule au XXIVᵉ siècle. L’humanité a conquis le Système solaire grâce au moteur Epstein, qui permet une accélération inouïe et supportable par l’homme, donc des voyages interplanétaires. Mars est devenue une colonie prospère, mais toute son identité repose sur un rêve qui se transmet de génération en génération : transformer la planète rouge en une nouvelle Terre. La Ceinture d’Astéroïdes, elle, est exploitée pour ses ressources : minérais, metaux, eau, glace, etc. Des hommes et des femmes y vivent dans des conditions extrêmes (oxygène et eau limités, surpopulation, souvent perçus par les “Inners” (Terriens et Martiens) comme de simples fournisseurs de matières premières. Toute comparaison avec le continent africain n’est que fortuite, mais nous y reviendrons.

 

Alors que La Terre, Mars et la Ceinture s’enlisent dans une guerre froide, un élément déclencheur va tout faire basculer : la protomolécule, un organisme d’origine extraterrestre, découvert dans le plus grand secret. Personne ne comprend réellement ce que c’est, mais chacun tente de s’en emparer, car nourri par de la matière vivante et électromagnétique, cet organisme semble révélé une puissance sans limites. Derrière l’enquête du policier Miller sur la disparition de Julie Mao, fille d’un milliardaire, se cache un complot interplanétaire qui pourrait pousser l’humanité vers l’abîme.

Des personnages archétypaux, comme nous !

Et quoi de mieux que pour se plonger dans cet univers que de le faire avec une ribambelle de joyeux lurons, dont on prend un malin plaisir à suivre les incroyables aventures, des vertes et des pas mûres, comme on dit chez moi en Bretagne ! Si vous commencez la série, ne vous arrêtez pas sur leur aspect lisse et stéréotypé du départ, car au fur et à mesure qu’on apprend à les connaître, ils révèlent une étonnante profondeur et on s’y attache comme de réels amis. Cette phrase est un peu triste, je vous le confesse ! Mais le traitement des personnages est remarquable, ils se définissent non pas parce qu’ils affirment être mais par ce qu’ils disent et ce qu’ils font.

De trop nombreuses séries tombent dans ce piège, les personnages se définissent entre eux, parfois s’autodéfinissent, et le spectateur n’a plus aucun effort à faire pour interpréter ce qu’il font, on lui a macher le travail ; c’est le cas notamment dans Le problème à Trois corps, Squid game, mais surtout Normal People (oui je sais, take risquée pour la dernière, mais je suis totalement prêt à en débattre !). The Expanse, au contraire, parvient à dépasser ses archétypes : les personnages, parce qu’ils sont bien écrits, deviennent des repères rassurants. Parfois agaçants, parfois touchants, ils nous sont si familiers qu’on devine presque à l’avance leurs réactions face aux épreuves.

4 personnes, environ la trentaine, regarde dans la même direction, ils sont à l'extérieur et il semble faire froid. l'image est tirée de la série The expanse.
The Expanse (2015) - Amazon prime

Le casting est absolument insane, et ce qui est surprenant c’est que la plupart des acteurs étaient totalement inconnus avant la série (sauf Jared Harris) et n’ont pas vraiment eu de rôles remarquables par la suite. Quel gâchis de talent ! En tout cas, voir des nouveaux acteurs auxquels on n’a jamais collé une autre image que celle du rôle qu’ils incarnent fait beaucoup de bien dans une série aussi qualitative. Allez, une petite présentation rapide des mains characters, l’équipage du Roccinante !

– James Holden : c’est  le Jon Snow de The Expanse. Le héros principal, droit dans ses bottes, incorruptible, obsédé par une seule chose : le bien de l’humanité. Pas très nuancé, me direz-vous ? Et pourtant… Dès le premier épisode, sa décision de répondre à l’appel de détresse du Scopuli le précipite dans un piège qui coûtera la vie à presque toute son équipe. Rarement évoqué par la suite, cet événement le hante en permanence et détermine sa personnalité dans la série. Rongé par la culpabilité, Holden devient le “chevalier blanc » qui exaspère parfois son équipage. Son intransigeance peut parfois passer pour de la cruauté, et sa droiture peut le rendre prévisible. Mais quand il se relâche, dans de rares moments de calme, son sourire et son humour inattendu apportent une dose de dopamine bienvenue pour ceux qui l’entourent, et à nous !

– Naomi : La Hermione Granger du show, elle est aussi l’ingénieure de la bande. Son intelligence lui vaudra dès le début la fidélité inconditionnelle du technicien Amos. Et autant vous dire qu’avec tout ce qu’ils vont traverser, il y aura des réparations à faire sur le vaisseau ! C’est un des personnages qui avait le plus de doute concernant Holden et sa capacité à prendre de bonnes décisions. Ce qui est génial c’est de voir comment les quatre personnages principaux se méfient entre eux au commencement, puis, petit à petit, et au fil de leur aventures, se font de plus en plus confiance pour au final former une famille de cœur. Mais Naomi est tiraillée entre ses origines ceinturiennes et ses liens avec les Inners, son passé trouble au début de la série basculera au premier plan un peu plus tard.

– Amos : On pourrait le comparer à Drax des Gardiens de la Galaxie. Le technicien d’une brutalité absolument terrifiante au début de la série, et qui finira par se révéler bien utile au vu des salopards qu’ils vont croiser en chemin…C’est le personnage qui a mis le plus de temps à s’intégrer à cause de la peur qu’il procure chez les autres. Mais lorsqu’on découvre son passé et la façon dont il a été déterminé, on comprend beaucoup mieux pourquoi il fonctionne ainsi. Sa franchise désarmante et sa capacité à déléguer son éthique aux gens en qui il a confiance vont générer des situations hilarantes et jouissives !

– Alex : Si Naomi est Hermione, alors nous avons ici notre Ron. C’est le pilote bourré de talent, mais rongé par un besoin de reconnaissance qui le pousse à quitter sa famille pour partir à l’aventure. Encore une fois, on salue l’écriture de ce personnage ultra crédible. C’est peut être le personnage le plus faible psychologiquement, mais on se surprend à l’encourager tant il est attachant. Le traitement qui en est fait lors d’une saison avancée est… particulier ? Mais j’y reviendrai par la suite.

– Miller
: Celui-là ne fait pas partie de l’équipage du Roccinante, mais il a tout de même le second arc narratif pour lui tout seul. C’est le cliché du flic aux méthodes peu conventionnelles, pour ne pas dire punk, il est à la fois détesté et respecté par les ceinturiens. C’est lui qui enquête sur la disparition de Julie Mao. C’est le personnage que j’ai le moins apprécié, sûrement car la nuance arrive un peu plus tard que l’autre, avant de réaliser qu’il est l’incarnation du mythe d’Orphée. Je préfère ne pas en dire plus, sachez seulement que son parcours, et particulièrement son aboutissement, m’ont fait pleurer.

Il y en a tant d’autres d’une importance cruciale ! Chrisjen Avasarala, surement l’un des rôles féminins les plus incroyables que j’ai pu voir dans une série. Bobbie sur laquelle je reviendrai plus tard car c’est à travers elle qu’on découvre l’organisation de la société sur la Terre et sur Mars. Je pense également à Drummer et Ashford, probablement mes personnages préférés introduits sur le tard. J’aime beaucoup quand une série prend le risque de créer de nouveaux personnages en cours de chemin, qui vont modifier un peu l’échiquier. On va forcément avoir un regard plus critique sur eux car nous avons déjà nos anciens repères, alors quand la fiction parvient à nous les rendre aussi vivants et crédibles que les premiers personnages qui ont plus de temps et de développement, c’est un sacré tour de force !

Un regard satyrique sur notre monde

Comme vous l’aurez compris, The Expanse c’est un peu notre monde à nous, nos fonctionnements, nos problématiques, nos vices et nos solidarités, transposés dans un univers SF. La Terre y est un hégémon fatigué mais dominateur (le bloc occidental). Mars (La russie), dont la puissance nationaliste obsédée par sa mission collective a surpris le système solaire entier par ses avancées technologiques. La Ceinture est une périphérie exploitée, humiliée, colonisée où il faut se battre pour respirer (Les pays du tiers-monde). C’est un endroit où la vie, ou plutôt la survie est si dure, que des leaders avec des mouvances plus au moins terroristes apparaissent.

4 personnes portant des combinaisons sophistiquées regardent devant eux, sur la planète Mars.
The Expanse (2015) - Amazon prime

Dans un souci du détail, The Expanse prend le temps de nous montrer, en arrière-plan, comment l’humanité du XXIVᵉ siècle a tenté de répondre aux problèmes écologiques et sociaux qui nous préoccupent déjà aujourd’hui. La série ne s’y attarde pas longuement, mais les plus attentifs auront aperçu les gigantesques digues qui ceinturent désormais les grandes villes côtières américaines (Baltimore, Washington) construites pour contenir la montée des océans. C’est surtout à travers les yeux de Bobbie Draper, une soldate martienne endoctrinée, lorsqu’elle arrive sur Terre pour témoigner devant l’ONU après le massacre de son escouade sur Ganymède, que nous découvrons ce qu’est devenue la civilisation terrienne. Incapable de supporter plus longtemps la pression hiérarchique et les menaces qui pèsent sur elle si elle révèle la vérité, elle fugue un instant et nous offre un aperçu de la société terrienne.

La planète est désormais gouvernée par une administration toute-puissante, capable de résoudre certains problèmes tout en générant d’autres. Les avancées technologiques ont permis de sécuriser l’accès aux ressources élémentaires et d’instaurer un revenu universel de base garantissant à chacun une survie confortable. Mais ce progrès a un prix. Dans les romans, on apprend que la population terrestre a explosé pour atteindre près de 30 milliards d’habitants… Et si les besoins primaires sont couverts, la plupart n’ont plus aucune perspective de travail ni d’accomplissement personnel. Des millions de Terriens végètent dans une attente sans fin, placés sur des listes d’attente censées leur accorder un jour un emploi. Ils survivent, oisifs, dans une existence sans éclat. Pour vous donner une idée de ce à quoi cela pourrait ressembler, je vous partage un article du Point qui raconte l’expérience d’un sociologue américain, Dr. Calhoun qui a créé un paradis pour des souris, un eden miniature sans aucun prédateur avec un accès à la nourriture et à l’eau illimité. Spoiler alerte : l’Eden va devenir un véritable cauchemar.

Au sommet de cette société imparfaite, une élite politique, militaire et bureaucratique concentre l’action, le pouvoir et le prestige. Je vous recommande cet ouvrage, que je n’ai pas encore lu mais dont ma compagne me parle souvent, C’est par de la nature et culture de Philippe Descola. La thèse principale résonne parfaitement avec The Expanse, à savoir que chaque avancée du progrès, loin d’abolir les inégalités, tend au contraire à en créer de nouvelles, ou à générer d’autres problèmes sociétaux. 

On y retrouve également Jules Pierre Mao, le père de Julie, dont la richesse personnelle le rend si puissant et influent sur les plus hautes administrations qu’il représente un énorme danger pour l’intérêt général. Originaire de la Terre, ses intérêts le rendent apatride et parvient à collaborer avec des politiciens de tous horizons à l’éthique douteuse. De plus, il semble étrangement lié à la protomolécule…Nous avons notre Elon Musk (ou Bernard Arnault, c’est selon) !

Un mystère qui s’étend de plus en plus ! mais…

L’une des grandes forces de The Expanse réside dans sa capacité à faire monter la tension par paliers, en alimentant sans cesse notre curiosité autour du mystère de la protomolécule. Plus la Holden crew s’enfonce dans cette intrigue, plus les capacités de cette entité extraterrestre se révèlent surprenantes et parfois terrifiantes. Chaque découverte bouleverse l’équilibre établi, comme si les règles mêmes de l’univers se redessinaient sous nos yeux ! 

Son introduction se fait d’abord tout en douceur. On l’aperçoit pour la première fois lors de l’exploration du Scopuli, un vaisseau abandonné dans l’espace, dans une séquence à la Dead Space où la tension est tout de même palpable. Ce traitement furtif, où on voit cette substance organique au fond d’un vaisseau qui réagit aux ondes électromagnétiques et au contact des organismes vivants, mais surtout l’inconnu et l’incompréhension qu’il représente, m’avait déjà foutu les miquettes.

Le mystère grandissant et son cortège de conséquences deviennent particulièrement choquants pour moi lors de la séquence sur la comète Eros, qui comporte une station où vivent plus d’un million d’individus. C’est à ce point précis qu’on prend conscience de la puissance sans limites de la protomolécule. C’est aussi le point de convergence des intrigues, Miller et la Holden team se retrouvent pour des raisons différentes dans la chambre de Julie Mao et là… L’horreur. C’est rare qu’une série soit capable de fournir de vrais frissons d’angoisse. Je pense notamment à Games of Thrones, Dark ou à Chernobyl, où on retrouve ces séquences pour lesquelles on est pas préparé. Elles ont quelque chose de choquant, d’inattendu et de grave, on sent qu’il n’y a plus de retour en arrière possible !

La comète Éros, qui abrite des millions d'habitants dans The Expanse.
The Expanse (2015) - Amazon prime
La comète Éros

Par la suite, la contamination de la station de Eros par la protomolécule était un banger de suspense et de montée en tension. J’évoquais tantôt les parallèles entre The Expanse et notre monde actuel, et cette séquence nous fera bien évidemment échos à la crise du Covid, la peur et les questionnements (légitimes !) sur la soumission aux autorités et le vaccin devenus obligatoires. L’accord tacite entre les autorités d’Éros et Jules Pierre Mao rappelle, par certains aspects, la proximité entre Albert Bourla, PDG des laboratoires Pfizer, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, au cœur du désormais célèbre « Pfizergate ». Petit aparté : le manque de transparence de cet accord, dénoncé par la justice européenne, est un scandale presque aussi grand que les sommes astronomiques engagées (12 milliards de dollars par les États-Unis, autant par l’UE) pour un vaccin qui, au final, coûtera plus de 35 milliards d’euros aux contribuables européens. Un sujet que je vous recommande de creuser par vous-même avec cet article du Monde.

Et le mystère s’épaissit encore une fois de plus. Lorsque  Holden et ses compagnons, échappés de justesse de l’effondrement de Éros, reviennent pour tenter de détruire la station afin d’empêcher toute contamination, la série nous offre une séquence de hard SF d’un réalisme vertigineux. Mais lorsque tout est en place,  la comète semble s’éveiller, déviant de sa trajectoire, tandis que résonnent des murmures humains venus des profondeurs de la protomolécule. Quand l’épisode se termine la dessus, il est si dur de ne pas cliquer sur le suivant, résister à cette délicieuse envie de bingwatch jusqu’à saturation ! Dans mon souvenir, c’est dans l’épisode suivant que le destin de Miller prend un tournant très surprenant en choisissant de rester sur la comète qui part à la dérive, et où il va faire une rencontre… pour le moins inattendue. Cette séquence était un pur moment de douceur et de poésie, elle a su me tirer quelques larmes et démontrer l’incroyable maîtrise du rythme des showrunners, ainsi que leur capacité à nous balader d’une tension insoutenable à une émotion intime, comme un bateau ivre porté par les flots.

Et comme je le mentionnais plus tôt, ce n’est qu’un début ! A chaque fois que la série nous livre des secrets de la protomolécule, on a le sentiment qu’elle nous dit “Hold my beer, and watch this !
On a toute cette séquence où Eros s’écrase sur Vénus, l’humanité parvient à trouver un petit terrain d’entente mutuelle pour y envoyer un bataillon d’exploration (Sans spoiler trop, on y retrouve toute la dérision de l’impuissance de l’Homme dans une chute hilarante !), pour tenter de comprendre ce qu’il se passe, qu’est-ce qui peut bien se trouver sur le cratère d’impact et quel est cette force électromagnétique qui semble travailler en permanence ?

Une forme étrange et tentaculaire sort de l'orbite de Vénus.
The Expanse (2015) - Amazon prime

Pendant ce temps, l’aspect social et politique n’est pas oublié, notamment avec l’intrigue de la bataille de Ganymède entre Mars et l’ONU, et sur laquelle Holden et son équipage se trouvent, encore une fois ! La guerre froide est-elle en passe de devenir une guerre réelle ? Mais pourquoi L’ONU et Mars semblent persuadés que c’est l’autre qui a ouvert le feu en premier ? Et enfin, pourquoi Bobbie Draper, soldat martienne et unique rescapée du massacre des troupes au sol, et persuadée d’avoir entrevu une créature bleutée avant de s’évanouir ? Bizarre bizarre, ça serait pas la petite protomolécule qui serait encore une fois derrière tout ça ? 🤔

De nombreuses questions trouveront leur réponse, notamment sur l’aspect géopolitique, dans cette intrigue. Mais pas le temps de souffler car de l’activité électromagnétique de l’impact sur Vénus semble émerger une chose que je dois malheureusement spoiler pour pouvoir continuer ma critique car elle ouvre un énorme champ de possibilité pour la série (littéralement) : Une porte des étoiles ! qui donne lieu à un espace hors du temps, une slow zone où se déroulent une course effrénée pour en atteindre le cœur entre les différentes nations. Je vous passe le détail de cette aventure époustouflante, vraiment une masterpiece de suspense, jusqu’à ce que la station délivre son secret : des milliers de portes s’ouvrant sur de nouvelles galaxies.

La protomolécule est définitivement un puits sans fond de mystère qui nous tient en haleine, mais jusqu’à quand ?! Les séquences qui vont suivre par la suite m’ont convaincu, d’autant plus qu’il s’agit des saisons réalisées par Amazon, et on sent immédiatement le changement de budget, avec une photographie plus travaillée et des plans larges qui donnent une ampleur savoureuse à la série. En revanche, je commence à me poser la question : Est-ce que tout cela va quelque part ? Est-ce que la protomolécule, où du moins son usage, ne serait pas une facilité scénaristique, un élément magique par lequel tout s’explique et qui permet aux showrunners d’aborder les thèmes et les environnements qu’ils veulent sans se soucier de la cohérence ?

Le rêve fissuré de Mars et l'émergence de la flotte libre

Avant de répondre à cette question, j’aimerais souligner la qualité d’écriture du scénario et la fluidité parfaite avec laquelle les intrigues se chevauchent. Voyons voir quelques exemples : l’ouverture des anneaux vers d’autres galaxies est une promesse d’aventures interstellaires pour nous, mais elle signifie aussi un bouleversement total de l’organisation de l’humanité. Ces portes forcent les trois grandes puissances à repenser leur rôle. La coopération devient nécessaire pour affronter l’inconnu, même si les rivalités demeurent vives. La Ceinture, longtemps reléguée aux marges, trouve enfin l’occasion d’occuper une place centrale, grâce à sa position stratégique et à au gigantisme du Nauvoo réhabiliter en station de régulation de la slow zone. En revanche pour Mars, l’ouverture des portes à une portée beaucoup plus dramatique : l’effondrement d’un rêve commun.

The Expanse (2015) - Amazon prime

C’est encore une fois à travers le personnage de Bobbie Draper que se révèle cette fracture. Sa mise à l’écart brutale de l’armée après la bataille de Ganymède l’oblige à survivre en exerçant de petits boulots. Ce passage au chômage lui permet de constater, de l’extérieur, l’effondrement du rêve martien : l’ouverture des anneaux a vidé de sens le projet de terraformation, et avec lui, tout un idéal collectif, car il est désormais beaucoup plus facile de continuer à se développer en colonisant une de nouvelles planètes qu’en créant une atmosphère sur Mars qui prendrait encore des milliers d’années ! Et surtout, Bobbie comprend que le pire n’est pas la lassitude, mais la corruption : jusque dans les plus hauts rangs, on détourne armes et technologies pour des intérêts privés. Le collectif s’efface au profit de fortunes personnelles, et l’utopie martienne se fissure, rongée par la corruption.

L’ouverture des portes spatiales a donc une conséquence indirecte sur la chute de Mars, et cette chute de Mars à une autre conséquence indirecte : l’apparition de la Flotte libre ! (Un bel exemple de la fluidité dans l’enchaînement des intrigues)
L’un des éléments que j’adore dans cette série est la clairvoyance de son propos politique. comme j’ai pu l’évoquer plus haut, l’exploitation et l’humiliation des ceinturiens ont fait naître chez eux plusieurs leaders charismatiques, populistes assumés récupérant les colères des individus, et avec des intentions différentes : Fred Johnson, ancien terriens s’étant attaché à la cause ceinturienne, souhaite élever la ceinture au stade de véritable nation en développant son économie et par une voie pacifiste (la réalité est bien sur, plus nuancée que cela. Anderson Dawes, leader de l’APE, un groupe qui emploie des méthodes terroristes, entretient la culture anarchique et rebelle de la ceinture pour créer une sorte de mafia. Et enfin, Marcos Inaros qui apparaît plus tardivement, qui a su profiter de l’effondrement de Mars pour en détourner les ressources grâce aux dirigeants martiens corrompus. 

Le simple fait que la série ait pris le temps de développer plusieurs leaders qui parfois coopèrent et parfois s’affrontent, émergeant du même camp, à l’image des disparités qu’il peut y avoir au sein d’une même lutte (ex : les gilets jaunes) donne à la série un réalisme politique intéressant. Et on y voit le mécanisme classique : la rhétorique libératrice, la construction d’un ennemi commun, à savoir les inners, l’exploitation des failles du système, comme l’affaiblissement de Mars et l’engourdissement pacifiste de la Terre, etc.

Et vous commencez à me connaître, j’adore faire des parallèles entre la fiction et notre actu ! La corruption des hauts rangs martiens, qui n’hésitent pas à détourner armes et technologies au profit de la future Flotte Libre, peut faire écho à certains scandales bien réels. Je pense notamment à l’affaire Lafarge, où un grand groupe industriel français a été accusé d’avoir traité avec des organisations terroristes en Syrie pour protéger ses intérêts économiques
. J’aime quand la science-fiction nous tend un miroir impitoyable et révèle tout le cynisme de notre nature…

Le souci du détail et la construction d’un lore

Si vous avez déjà vu ou lu d’autres critiques de The Expanse, un élément ne vous aura peut être pas échappé, précisément ce qui la distingue des autres séries SF et dont les cinéphiles maniaque comme moi raffole : la construction du lore par le soucis du détail et une ambition réaliste digne de la hard SF !

Pour rappel, la hard SF est une branche de la science fiction qui tout en mettant en scène un récit de space opéra, ou qui s’inscrit dans un futur proche dominé par les technologies, nous tisse en toile de fond une multitude de détails et d’explications techniques, sans pour autant entrer dans des calculs algébrique incompréhensibles (Enfin, sauf pour Tau Zero de Poul Anderson…). Au contraire, elle souhaite nous aider à comprendre et plus encore, à nous rendre curieux et nous procurer un vertige face aux mystères et à la complexité de l’univers ! On retrouve cette exigence dans les romans de Arthur C. Clark, mais aussi dans Mars la Rouge de Kim Stanley Robinson ou encore Solaris de Stanislas Lem. Mais la fiction qui m’a bouleversé en ce sens, c’est Le problème à trois corps de Liu Cixin, où on découvre une multitude de théories mathématiques et astrophysique, sans nous perdre des détails techniques. On aura par exemple quelques explications sur la physique des particules, la théorie des cordes, la physique quantique, les complexes dimensionnels, la cosmogonie, la lumière, la relativité gravitationnelle, la forêt sombre, l’interaction forte, etc. Cela attise notre curiosité et tout en donnant beaucoup de crédibilité à l’univers imaginé.

Une guerre spatiale dans The Expanse.
The Expanse (2015) - Amazon prime

Pour The Expanse, j’avais déjà évoqué le moteur Epstein qui est le progrès scientifique majeur qui a permis l’existence de cet univers. Pour les chanceux qui n’ont pas encore vu la série, je vous laisse le loisir de découvrir la tragique histoire derrière cette découverte.
Dans les séquences de combat et de courses spatiales, on voit que les corps humain ne sont pas fait pour survivre à une telle vitesse, bien que, encore une fois dans un soucis de réalisme, on est pas ici sur un cas de propulsion hyperespace qui déplace un vaisseau à une vitesse égale voire supérieure à celle de la lumière. Dans ces phases d’hyperpropulsion, les équipages sont sanglés à leur siège, pendant qu’un cocktail de médicaments s’injecte dans leur organisme pour maintenir la circulation sanguine et protéger les organes. Sans lui, la pression des accélérations extrêmes écraserait leur corps et provoquerait une perte de conscience… et la mort, comme nous allons un peu trop tragiquement le découvrir (Pour ceux qui savent de quoi je parle, je reviendrais sur cette mort un peu plus loin !)

Le réalisme de The Expanse s’incarne aussi dans une foule de détails : les combinaisons anti-gravité, les bottes magnétiques, ou encore l’usage de micro-propulseurs à air pour réorienter les vaisseaux avant une accélération. Même l’anatomie des Ceinturiens reflète leur environnement : plusieurs générations sans gravité planétaire ni atmosphère ont donné naissance à des corps plus longs et plus fragiles, incapables de supporter une gravité comme celle de la Terre sans traitement et entraînement intensif. Le premier épisode s’ouvre d’ailleurs sur une scène  de torture où un Ceinturien, membre de l’APE, est suspendu par les aisselles, la gravité terrestre se chargeant du reste… Cette brutalité nous révèle à la fois la complexité du personnage de Chrisjen Avasarala, qui mène l’interrogatoire, et démontre surtout que la série connaît parfaitement les règles de son propre univers et sait en jouer avec aisance !

Autre point de lore important, les Belters parlent un créole unique, le Belta Lang, créé  naturellement au fils des générations à partir de plusieurs langues terrestres. C’est intéressant et très bien amené, car on parvient avec notre oreille extérieure à comprendre des bribes de mots et de phrases, parfois même à comprendre le concept évoqué grâce au contexte de la phrase.

Enfin, le lore de la série aborde une thématique fascinante en soulevant un paradoxe : la religion a-t-elle encore une place dans un monde où la genèse de la galaxie et la physique quantique sont bien mieux comprises que dans le nôtre ? Sans trop en dévoiler, la réponse est oui. Les Mormons y occupent une place à la fois marginale mais tout de même importante, et leur position, étonnamment apaisée, contraste avec l’image souvent conflictuelle des religions de notre époque. Malgré un contexte de guerre froide, ils parviennent à fédérer des personnes issues de tous les horizons autour de la construction du Nauvoo, un gigantesque vaisseau-cathédrale destiné à un voyage sans retour vers une étoile lointaine. Cette dimension spirituelle de la série peut nous rappeler la façon dont, sur Terre, la foi a pu inspirer la construction de monuments et œuvres d’art. La religion est ici un moteur d’espoir et d’élan collectif, et je trouve que cette proposition, où l’humain est encore habité par ses croyances et sa quête de sens, est très intéressante ! Je vais forcer encore avec un parallèle totalement subjectif, mais aujourd’hui, la compréhension très concrète de l’évolution de l’homme, les encyclopédies et le partage des savoirs ainsi que les avancés technologiques comme l’IA ne semblent pas avoir fait disparaître les religions.

Un vaisseau spatiale de forme cylindrique, provenant de The Expanse.
The Expanse (2015) - Amazon prime
Le Nauvoo

Réserves et zones d’ombre (SPOILERS ZONE)

Ma passion pour The Expanse ne m’a pas épargné quelques frustrations ! D’autant plus que la qualité des premières saisons avait fait naître en moi de grandes attentes. C’est globalement l’avant-dernière et la dernière saison qui se sont révélées décevantes, rejoignant le club des fins amères aux côtés de Games of thrones et Lost (qui sont à un lvl de déception largement supérieur, il faut bien admettre).

À commencer par le personnage qui, pour moi, a été une vraie purge : Marcos Inaros. J’expliquais plus tôt que son apparition faisait sens au regard des événements liés à l’ouverture des portes et à l’effondrement de Mars. Mais son traitement est un cas d’école : c’est exactement l’inverse de ce qui fonctionne si bien avec les autres personnages. Là où Holden, Naomi, Alex ou Amos se définissent avant tout par leurs actes, Inaros est présenté d’emblée comme un dangereux démagogue. On nous répète son charisme légendaire, son pouvoir de persuasion et sa capacité à retourner les foules… Et ce n’est pas un problème en soi, au contraire, une telle introduction avant même sa première apparition lui donne l’aura d’une menace invisible et dangereuse (Si vous voulez un bel exemple de ce procédé qui fonctionne à merveille, je vous recommande la loi de Téhéran, dont l’apparition du “bad guy” était totalement contrasté par rapport aux échos qu’on avait durant la première moitié du film, c’était volontaire et l’effet produit m’a bouleversé). C’est avec ce personnage qu’on se rend compte qu’ incarner un leader charismatique, c’est loin d’être aussi facile que cela en a l’air (Regardez Chris Pine dans Don’t worry darling, affligeant…).

J’ai été abasourdi par la nullité de ce petit Michael Jackson de l’espace pas plus charismatique qu’une huître. Et ce n’est pas uniquement dû à l’acteur qui est en surjeu permanent, mais c’est aussi dû à son écriture et à celle de ses dialogues catastrophiques et vides de sens. Loin d’incarner le calme et la réflexion, c’est un petit chef tyrannique (Il regarde littéralement tout le monde d’en bas, son fils fait deux têtes de plus que lui) sadique et susceptible, qui prend des décisions hâtives qu’il finit toujours pas regretter. Ses discours sont confus et gênants, sa conseillère est toujours présente à ses côtés pour lui redonner la raison lorsqu’il donne des ordres complètement débiles sous le coup de sa colère. Il n’y a aucune chance que qui que ce soit ait eu la bêtise de suivre un homme pareil à la mentalité d’un gamin de 12 ans, alors une armée entière…C’est tellement dommage qu’à la place de ce Euron Greyjoy nous n’ayons pas eu un Negan, de The Walking Dead ou un Flint, de Blackseals !

The Expanse (2015) - Amazon prime
Marcos Inaros et son fils, Filip

Autre chose qui m’a un peu déçu, et j’en ai déjà un petit peu parlé, c’est la sensation grandissante à partir de la saison quatre que la série ne sait pas vraiment où elle va. La multitude de thèmes et d’environnement explorés grâce à la protomolécule finit par devenir suspecte. Les ruines des bâtisseurs de la protomolécule explorées sur New Terra, les visions apocalyptiques de Holden et l’objectif du fantôme beugué de Miller sont les derniers éléments de pure suspense qui ne trouveront malheureusement pas de réponse. Après, je comprends que certains préfèrent que la série s’arrête brutalement, ne pas livrer de réponses plutôt que donner de mauvaises réponses, garder le spectateur actif dans son imagination et son exploration de ce monde fictionnel.
Et honnêtement, lorsque la dernière saison nous offre un intrigue toute droit volée de Simetierre de Stephen King, je me dis que c’est pas plus mal qu’ils se soient arrêtés là, ça commençait à sentir le manque d’inspiration. Je repense avec un certain amusement à la déception de ma copine, lorsque j’ai revisionné la série avec elle, et qui voyant la fin s’approcher, se demandait comment les showrunners allaient faire pour tout conclure, avant de réaliser… Qu’ils ne concluront pas  ! 

Un dernier élément m’a dérangé, et je suis certain que ceux qui ont vu la série n’ont pas pu s’empêcher de remarquer cet éléphant dans la pièce : la mort soudaine et inattendue d’Alex, le pilote du Rocinante. Le contrat tacite a été brisé… Ils ont osé sacrifier l’un des quatre personnages principaux dans une scène totalement gratuite ! Alex succombe à un AVC en plein vol, et ses compagnons, sa famille de cœur, vont pleurer 30 secondes sa disparition avant qu’il ne soit remplacé par une nouvelle recrue. Pire encore, la série ne reviendra pratiquement jamais sur lui…

J’imagine que, comme moi, lorsque vous avez constaté la disparition brutale d’Alex et que vous avez senti qu’il y avait un vrai problème dans la manière dont cela avait été traité (le simple fait de le remarquer est déjà un problème !), vous êtes allés chercher des explications sur Internet. Et là, vous avez sans doute découvert, comme moi, que l’interprète du personnage, Cas Anvar, avait été visé par une enquête l’accusant d’une trentaine de faits de harcèlement moral, de harcèlement sexuel et même d’agressions sexuelles. Pour en savoir plus, voici un article qui en parle.
C’est un peu choquant de le constater à l’écran, en revanche nous ne pouvons que saluer la rapidité et la radicalité de la prise de décision, même si cela à eu un impact conséquent sur la série.

Pour conclure

Au final, je préfère retenir de The Expanse le vertige incroyable qu’elle m’a procuré et la force avec laquelle elle m’a tenu en haleine pendant six saisons. J’ai vibré avec le Rocinante, je me suis attaché à Holden, Naomi, Amos, Bobbie, Drummer… j’ai gueulé contre ce Marco Inaros ubuesque (et beaucoup ri aussi !), j’ai été surpris, parfois déçu, mais rarement une série m’a semblé aussi cohérente, ambitieuse et profondément humaine dans sa manière de raconter l’espace. La multitude de thèmes qu’elle aborde, et que je n’ai fait qu’effleurer ici, m’a passionné et m’a poussé à réfléchir sur notre propre monde. Et surtout, elle garde toujours en toile de fond ce vertige, cette impression que d’autres forces, d’autres logiques, d’autres civilisations nous dépassent totalement, et qu’il nous reste tant de choses à découvrir, de portes à traverser, de mondes à explorer ! 

Pour ceux qui ont vu et aimer la série, je ne peux que vous recommander une fois de plus de vous plonger dans les trois romans du Problèmes à trois corps, qui poussent l’exploration de l’inconnu encore plus loin (en revanche, fuyez le plus fort que vous pouvez cette immonde chose qu’en à fait Netflix et dont j’ai fait la critique ici), et de mon côté, il me tarde de commencer la longue fresque littéraire de Corey S. A. James, pour connaître la fin de The Expanse

Un anneau de lumière qui semble mené vers une autre dimension, un homme tourne autour, l'image est tirée de The Expanse.
The Expanse (2015) - Amazon prime
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