L'Antre de la folie

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Image tirée de la série Dark, Yonas sort d'une grotte en pleine forêt.

Par Kevin Kozh n’air

2 mars 2025

24 mars 2025

Voilà le top 15 des séries qui m’ont marqué. J’ai volontairement écarté les séries datant d’avant l’arrivée des plateformes. Non pas qu’elles soient moins qualitatives, au contaire, ce sont des séries que j’ai vu en étant plus jeune et qui occupent aujourd’hui une place majeure dans mon imaginaire (Notamment, Charmed, Buffy, lost, Stargate SG-1, etc). Je leur consacrerais un top spécifique un peu plus tard ! Vous ne trouverez pas non plus les grandes séries qui ont mis tout le monde d’accord (du moins à leur commencement) comme Games of throne, Walking dead, breaking. L’idée ici est de faire un petit classement totalement subjectif des séries de genre : celles qui ont une étrangeté un peu troublante, des univers propre à la SF ou tout simplement qui nous emportent dans un vertige esthétique inattendu.

15- Years and Years

image issue de la série britannique Years and Years, on y voit une candidate populiste franchement élu avec ses supporters derrière qui exclament leur bonheur.
©Years and Years - BBC et HBO

La vie des Lyons, une famille de Manchester, racontée sur 15 ans alors que la Grande-Bretagne se retire de l’Europe et qu’un nouveau monde émerge. Vivienne Rook, une célébrité rebelle devenue une femme politique majeure, divise l’opinion par ses prises de position controversées. Son arrivée au pouvoir va bouleverser le pays et bien au-delà.

L’intelligence de cette série est de dérouler son histoire dans un avenir très proche, un épisode correspond à environ 2 ans, ce qui donne un sacré vertige car on se sent immédiatement impacté, tant le quotidien des Lyons chevauche le notre. La série imagine à quoi pourrait ressembler nos futurs années sur le plan politique avec la montée du populisme, les questions autour du nucléaire, sur le plan diplomatique, notamment avec la Russie, sur les flux migratoires inévitables dans un monde sur le déclin écologique.

On va aussi y retrouver des questionnements liés à l’utilisation des nouvelles technologies, les réseaux sociaux, et c’est peut être sur ce point que la vision prophétique de la série s’amenuise. On y voit notamment beaucoup d’avancée sur le transhumanisme, et très peu sur l’arrivée des IA. Mais cela n’enlève rien à la qualité qui nous interroge avec une précision parfois malaisante sur notre capacité à faire société, ou pas…

14- CHANNEL 0

dessin d'un monstre sous forme humaine remplie de dent, issue de la série Channel 0
©Channel 0 - Syfy

On le sait, aujourd’hui, l’horreur à la télé, c’est souvent la promesse d’un bon pitch… et derrière, c’est deux saisons à regarder des personnages courir après un truc qu’ils ne comprennent pas ou inversement, parce que le scénariste non plus n’y comprend rien. Mais voilà, parfois, un ovni débarque sans prévenir et te rappelle que l’horreur, la vraie, ça peut être autre chose qu’un jumpscare à la seconde et taré masqué. Cet OFNI, c’est Channel Zero.

Déjà, première bonne nouvelle : c’est une série anthologique, ce qui veut dire qu’on ne va pas s’enfiler 28 saisons autour d’un traumatisme non résolu en Floride. Chaque saison est un nouveau cauchemar, basé sur une creepypasta. 

Et là où Channel Zero se démarque, c’est qu’elle assume son univers jusqu’au bout : les saisons ne cherchent pas à plaire à tout le monde, elles vont là où c’est dérangeant, parfois absurde, parfois contemplatif, souvent terrifiant, mais c’est toujours proposition intéressante. Tu veux une maison dont l’intérieur change à l’infini ? Un enfant aux dents de bougie ? Un monde parallèle qui se reflète dans une vieille émission télé pour enfants ? Bah c’est pour toi, et en plus, c’est bien réalisé.

13- LE CABINET DE CURIOSITÉ DE GUILLERMO DEL TORO

©Le cabinet des curiosités de Guillermo Del Toro - Netflix

Des contes horrifiques présenté par Guillermo Del Toro en personne ! Chaque épisode propose une histoire différente et un univers bien à lui. Néanmoins, j’ai été surpris par la qualité constante de l’ensemble. Bien qu’ils se déroulent dans des contextes et des milieux très différents, on sent une grande inspiration de H.P. Lovecraft, cette horreur dérangeante, tentaculaire et grotesque qu’on ne voit pas suffisamment souvent à l’écran (Je ne peux que vous recommander l’hallucinant The Lighhouse de Robert Eggers, en revanche, je n’ai pas encore vu la série Lovecraft Country, mea culpa).

Certains épisodes rendent hommage de façon plus directe à des figures cultes du cinéma d’horreur. Par exemple, Murmuration, nous rappelle Les Oiseaux d’Hitchcock, en faisant basculer le petit univers de deux ornithologues dans le fantastique. Le Modèle de Pickman m’a clairement fait penser à L’Antre de la folie de Carpenter, avec cette même impression que l’esprit du protagoniste se délite petit à petit, plongeant dans le cauchemar artistique d’un inconnu.

J’ai eu un gros coup de cœur pour L’Exposition. Un groupe d’homme et de femme, provenant de milieux différents, bien que tous des génies dans leur domaine, sont invités à passer une soirée chez un milliardaire, mais dans quel but ? J’ai notamment été touché par son esthétique 80s, son rythme posé, la révélation du mystère qui se fait tout lentement, et surtout cette BO, un peu cold wave et crystalline, signée David Lopatin. C’est fou comme une musique peut sublimer une œuvre et lui donner toute sa saveur. Et ce n’est pas un hasard car il avait déjà composé celle de J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, un film poétique et envoutant, et là encore, la BO y jouait un rôle central !

12- HANNIBAL

©Hannibal - NBC

Merci mille fois aux gens qui m’ont poussé à découvrir cette série. Je vais vous avouer deux choses : je ne suis pas un immense fan des films (oui je sais, Anthony Hopkins joue très bien…) et donc pour la série j’y suis un peu aller à reculons. Pourtant, le fait qu’il y ait Mads Mikkelsen aurait du me mettre la puce à l’oreille ! Et j’ai pris que claque monumentale. J’étais si à fond que le final, aussi beau soit-il, avait comme un goût de trop peu pour moi (Même si, avec un peu d’objectivité, ça se termine juste comme il fallait). 

Je vais tenter de vous convaincre de la regarder avec 3 arguments ! déjà, le jeu du chat et de la souris entre Will Graham et Hannibal Lecter. Will est un enquêteur torturé, capable de se projeter dans l’esprit des tueurs, et se retrouve à consulter un psychiatre… qui se trouve être le psychopathe qu’il traque, le fameux Hannibal. C’est tellement bien écrit que même en connaissant d’avance l’identité du tueur, la série parvient à nous divertir sur ce jeux de manipulation. Hannibal, grâce à sa position sociale, son charisme glacial et son intelligence machiavélique, garde toujours une longueur d’avance. 

Deuxième raison : le malaise constant qui s’installe à mesure qu’on s’attache à Hannibal. On voit qu’il est capable des pires dingueries, mais son élégance et son cynisme le rend un peu fascinant… Et c’est là que j’ai commencé à être malaisé : on se surprend à espérer qu’il échappe à Graham, à trouver ses meurtres « beaux », à admirer son raffinement, son humour aussi (la performance de Madds Mikkelsen est incroyable et y joue pour beaucoup). Cela reste de la fiction, ne commencez pas à appeler le 17 ! Mais il faut avouer que la série met intelligemment à mal notre propre morale, jusqu’à nous rendre complices, à notre insu, de ses crimes.

Et enfin, troisième raison : l’esthétique visuelle ! Chaque meurtre devient une œuvre d’art morbide, mais elle trouve le ton juste pour que cela soit à la fois beau et révoltant. Je tiens à préciser que je déteste les effusions d’hémoglobine dans la fiction, et j’ai pas éprouvé de gêne ici, preuve que le dosage est bien respecté. La photographie est léchée, et nous voyons régulièrement visions hallucinée archi stylés toutes droit sorties de la psyché de Will Graham. Bref, foncez !

11- LÉGION

Les deux protagonistes de la série Légion
©Légion - FX

Grosse surprise la encore une fois, je ne suis pas fan du genre de super héro, mais cette série, pourtant issue de l’univers des X-Men s’en détache suffisamment pour me marquer. La série raconte la vie de David Haller, un jeune schizophrène qui a passé une grande partie de sa vie en hôpital psychiatrique, et fait une rencontre qui l’amène à s’interroger sur sa perception de sa réalité : et si les scènes de destructions et les voix qui lui parlent depuis son enfance étaient réelles ? 

La série, avec sa mise en scène complétement barrée et surréaliste est un bijoux de réalisation. Elle regorge de bonnes idées, que ce soit d’un point de vue visuel ou narratif : L’esthétique psychédélique des visions de David, la petite teinte horrifique, notamment avec l’horrible Diable aux yeux jaunes, qui semble être un reflet noir de la psyché du protagoniste, ou the Angry boy, et des idées brillantes comme ces deux épisodes qui se déroulent pendant quelques secondes, car David a involontairement dilaté le temps, la série regorge de créativité !

J’ai notamment bien aimé les plans en fish eye, et ces plans serrés sur le visage des acteurs, pour donner un côté bizarre au monde tel qu’il est perçu par David. On est plongé dans sa folie, où du moins dans ce qui est perçu comme tel par la mise en scène colorée et des dialogues qui peuvent parfois sembler étranges, décalée, rappelant parfois les films de Wes Anderson. Enfin, dernier argument pour vous convaincre, c’est la prestation absolument parfaite de Dan Stevens, on ressent pleinement la désorientation permanente de son personnage, piégé entre les voix, les visions, la manifestation de ses pouvoirs télépathiques qu’il ne comprend pas, les docteurs etc, et on sent que le personnage s’est habitué à ne jamais comprendre ce qui se passe, ce qui lui ajoute un côté très touchant.

 

10- BLACK MIRROR

Miroir brisé format un visage, sur fond noir. Image emblématique de la série Black mirror.
©Black Mirror - Netflix

Alors je sais que je ne vais pas vous surprendre avec cette série, tant elle a marqué les esprits et s’est faite une belle petite place dans la culture populaire ! Mais que vous voulez vous… Elle correspond à 100% à ce que j’attends d’une fiction SF, c’est à dire qu’elle nous perturbe par le miroir qu’elle nous tend. Par son aspect presque naturaliste, c’est à dire en mettant en scène différentes technologies pas si éloignées des nôtres et en observant quelles sont les conséquences de leur utilisation, cette série nous fais réfléchir sur notre propre nature. Et en ce sens, je trouve qu’elle s’inscrit totalement dans l’héritage de La 4éme dimension des années 60, les mêmes questionnements, mais relatifs à notre monde contemporain.

Ce n’est pas la technologie en soit le sujet, mais plutôt nous, la façon dont on s’en sert, ce que ça dit de nous, de notre société, notre individualisme, notre cynisme, voire notre cruauté. Car en effet, le moins qu’on puisse dire, c’est que la série n’est pas particulièrement optimiste face au « progrès ». C’est peut être l’un des reproches qu’on peut faire à certains épisodes, ce côté voyeuriste dans la souffrance et la dégeulasserie. On peut se demander si des épisodes comme the National Athem (La libération d’une otage contre une sex tape du premier ministre avec une truie) ou Shut up and dance (une jeune homme doit commettre des actes de plus en plus horribles, sinon des cyberharceleurs partagent des vidéos de lui se masturbant sur des contenus pédopornographiques, ce qu’ils finissent par faire bien qu’il ait été jusqu’à commettre l’irréparable sous ce chantage) avaient besoin d’aller aussi loin.

Néanmoins les questionnements soulevés son TELLEMENT intéressants qu’on pardonne volontiers. Pour les chanceux qui ont encore cette série à découvrir, imaginez un peu ça : un monde où les gens s’attribuent une note qui détermine leur place sociale (Un TripAdvisor pour êtres humains). Ou encore un monde où il est possible de littéralement ghoster quelqu’un via un implant, et la personne rejetée vous apparaît alors en « neige », façon vieille chaîne cryptée sans abonnement. On a aussi une application de rencontre qui vous fait vivre à travers une simulation numérique toute une relation de couple pour tester votre compatibilité. Et celui où deux amis se retrouvent dans un jeu de baston en réalité virtuelle ultra réaliste, mais la liberté offerte par le jeu est telle qu’ils réalisent qu’ils peuvent aussi coucher ensemble. On a également un homme qui enferme des copies numériques de ses collègues de bureau dans un monde virtuel qu’il a entièrement créer… Et j’en passe !

Je suis en train de regarder la dernière saison, j’aime beaucoup cet épisode où un couple se retrouve en grande difficulté financière car ils doivent payé un abonnement toujours plus chère à un service médical, dont le but initial est de maintenir en vie la femme victime d’un cancer au cerveau, mais qui fonctionne comme une plateforme streaming, avec des abonnements premium, puis premium +. Et si le couple ne peut pas se permettre de payer des abonnements trop chers, ils se retrouvent avec un abonnement standard absolument invivable à cause du temps de récupération et des publicités. Ce qui m’a fait sourire, c’est aussi le cynisme de Netflix qui décide faire la plus grosse augmentation du prix de ses abonnements de son histoire au même moment…

9- THE TERROR

Un homme au bord d'un bateau entièrement gelé, il semble faire très froid, la peur peut se lire sur ses yeux.
©The Terror - AMC

Il y a Jared Harris dans cette série, est ce que j’ai besoin d’aller plus loin ?!

La série nous raconte une expédition de deux navires anglais dans le nord arctique qui a réellement eu lieue. Coincé dans l’Arctique, l’équipage, qui lutte pour sa survie, commence à croire à la malédiction d’une mystérieuse créature qui les faucherait un à un. J’ai beaucoup aimé la détresse psychologique qui apparait au fil des épisodes, et encore une fois cette bascule dans une atmosphère de plus en plus fantastique. La créature est réelle ou serait le fruit de leur imagination folle ? La photographie brumeuse, ces vastes étendues de blanc et de glace font échos au désespoir grandissant des membres de l’équipage. Une bonne série d’horreur psychologique comme on en fait rarement ! 

PS : Saviez-vous qu’il existait une saison 2 qui se déroule lors de la seconde guerre mondiale dans un village hanté nippo-américain, et qu’une saison 3 est en cours ?! (d’ailleurs on y retrouvera encore Dans Stevens dans un hopital psychiatrique avec le diable, c’est encore une fois un grand oui !)

8- THE OA

©The OA - Netflix

Prairie Johnson est une femme aveugle qui disparaît mystérieusement. Sept ans plus tard, elle refait surface, et sa vue a été rétablie. Plus j’avance dans ce top plus je réalise le nombre de série de qualité qu’à produit Netflix. C’est une petite surprise dans le sens où je me suis souvent plaint de la médiocrité d’un bon nombre de leur série, de leur aspect lisse, trop coloré, toujours les mêmes personnages caricaturaux, cette sensation de cahier des charges à tenir, de recettes toujours identiques qui procurent inlassablement les mêmes émotions… Et globalement je pense que la qualité diminue avec le temps. Mais il faut croire qu’avec le nombre pharamineux de série produites, quelques bangers ont tout de même émergé, The OA en fait partie.

C’est le genre de série qui reste flou très longtemps, mais qui fascine par son étrangeté. Brit Marling, interprète de Prairie et créatrice de la série, a réussi quelque chose qui me semble essentiel pour garder captif son spectateur : Retarder le plus possible la grande révélation finale (et quelle révélation !). Et les fragments de réponse que l’on a au fur et à mesure des épisodes sont si étranges, si baroques, que cela renforce notre curiosité. Il y a d’ailleurs une certaine mise en abime entre ces personnages tous issus de milieux différents et avec leurs propres background qui doivent choisir ou non de croire Prairie, et nous, spectateurs qui nous posons la même question : est-elle une mystique qui a réellement découvert quelque chose d’extraordinaire ou une folle en plein délire? On récupère un peu le mythe de Saint-Thomas de façon subtile.

Ah oui et il y a Phyllis Smith, l’actrice qui joue Phyllis dans The office, ça fait toujours du bien de retrouvé une tête connue ! Malheureusement pour nous, Netflix étant très soucieux de préserver son catalogue à un niveau moyen, a décidé d’annuler la série au bout de la 2éme saison. J’avais lu dans ce sub reddit une réflexion intéressante qui explique qu’il est économiquement plus rentable pour Netflix d’investir dans de nouvelles productions car cela rapporte de nouveaux abonnés, contrairement à la poursuite des séries qui ont déjà leur fan base et qui n’apportent rien. Cela en dit long sur la sincérité du géant américain. 

7- UTOPIA

Affiche de la série Utopia, On y voit un fond jaune, un groupe de gens fuit quelque chose ou quelqu'un, au premier plan un homme en jaune à le regard perdu.
©Utopia - Channel 4

Oh la belle surprise ! j’ai l’impression que cette série était de niche il y encore une bonne dizaine d’année, et qu’il y a eu une redécouverte récente, ce qui fait plaisir. Il y a une esthétique très BD dans cette série, le côté pop avec ses couleurs criardes, des personnages, à la fois décalés et en même temps très ordinaires, et qui se retrouvent face à une organisation de méchant très méchants qui poursuivent un dessein sombre et inconnu (du moins au début).

Un petit groupe de personnes qui n’avaient jusqu’alors aucun lien, se retrouvent chacun en possession d’une bande dessinée légendaire et mystérieuse du nom de Utopia, leur vie bascule lorsqu’il y décèlent un terrible secret. Encore une fois, on est la sur une série qui sait ménager son effet de surprise, et avec pas mal d’action en prime. J’ai beaucoup aimé les révélations, l’évolution des personnages et de leur relation, et certains personnages vraiment attachant ou terrifiants, à la fois bien interprétés et surtout mis en valeur par une mise en scène au poil. C’est marrant, j’ai vu cette série il y a plus de 10 ans, et le traumatisme du personnage de Lee et sa petite cuillère est encore bien vif dans mon esprit !

Pionnière en son genre, je pense que plusieurs séries d’aujourd’hui n’auraient pas vu le jour sans elle, je pense notamment à The OA dont je parlais plus haut, ou alors à Umbrella Academy. D’autant plus que la série a été annulée au bout de la 2éme saison, peut être des producteurs se sont dit que le trône était vacant ?!
Quoi qu’il en soit, un reboot avec John Cusack à vue le jour dans les années 2020, annulée aussi, quand ça ne veut pas ça ne veut pas…

6 - SILO

©Silo - Apple TV+

J’avais aimé le roman écrit par Hugh Howey, non pas qu’il m’ait mis une claque monumentale et qu’il m’ait retourner le cerveau, mais l’histoire était intéressante, parfois un peu simpliste, des passages, notamment celui de la révolution des mécanos, un peu brouillons, mais il y avait beaucoup de suspense. Le côté complotiste était parfois traité avec légèreté mais c’était au final une lecture fun. Qu’en est-il de son adaptation en série alors ? Et bien, cela est rare, mais à mon sens, la série est plus qualitative que le roman ! 

Dans un futur où la Terre est dévastée et l’air devenu toxique, les survivants vivent dans un silo géant souterrain de 144 étages. Au sein de cette communauté, les individus doivent se plier à toute une série de règles très strictes destinées les protéger. Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo, condamnés à y trouver la mort au contact d’une atmosphère irrespirable. Pourtant, peu à peu, l’idée que les dirigeants mentent sur ce qu’il se passe à l’extérieur fait son chemin…

La série parvient mieux que le roman à rendre compte du doute, qui s’installe petit à petit dans l’esprit des habitants du Silo. Peut être est-ce dû l’enquête autour de la mort du compagnon de Julie, où de nombreux détails ont été ajoutés et ont enrichi le lore de cet univers, notamment avec les reliques. Où peut être est-ce aussi avec l’ajout de plusieurs personnages de grandes importances, notamment Sims et la juge Meadows, qui ne figurent pas le roman, leur présence ajoute pourtant une grande part d’opacité dans le fonctionnement des leaders, l’aspect fascise est plus visible. J’ai été incroyablement bluffé par le charisme de l’acteur Common, l’interprète de Sims, totalement magnifié par l’écriture se son personnage (En revanche dans la saison 2, on voit que les scénaristes étaient plus en difficulté avec ce perso).

Ici personne n’est réellement méchant, Bernard, interprété à la perfection par Tim Robbin, à tous les défauts du parfait despotes, cruel, manipulateur, déloyal, assoifé de pouvoir, et pourtant la saison 2 appporte une réelle nuance, on voit qu’il est juste prêt à tous les moyens pour préserver l’équilibre du Silo, enfin, avec sa vision des choses… En enfin, Jessica Ferguson est elle aussi parfaite dans le rôle de Juliette, dont la soif de vérité va bousculé les convictions de tout le monde.

5 - THE EXPANSE

Affiche de la série the Expanse, on y voit tous les protagonistes.
©The Expanse - SyFy puis Amazon

Au 23ème siècle, les hommes ont colonisé le système solaire et les Nations-Unies contrôlent la Terre. Mars est devenue une puissance militaire indépendante et les autres planètes dépendent des ressources de la ceinture d’astéroïdes, où les conditions de vie sont pénibles et les habitants contraints de travailler durement. Au fil des ans, les tensions entre la Terre, Mars et la Ceinture ont pris une telle ampleur qu’une simple étincelle pourrait déclencher une guerre. Dans ce contexte tendu, la disparition d’une jeune femme va entraîner le détective chargé de l’affaire et le capitaine d’un vaisseau dans une course à travers le système solaire pour découvrir le plus grand complot de l’histoire de l’humanité.

Par où commencer, pour qualifier ma série SF préférée… Peut être ne vais-je pas trop m’étendre car j’écrirais une critique de The Expanse dans la catégorie des séries. Je me contenterais juste de vous dire que cette série abordes tous les sujets passionnants de la SF et les maitrises à la perfection : Conflit géopolitique, inégalités des richesses, évolution des hommes et leur culture, colonisation du système solaire et les problématiques qui en découlent, la place de la religion dans un univers dominé par la science, réflexion sur l’organisation de la vie des hommes sur terre où le travail n’est plus nécessaire, la terraformation de mars, les pirates de l’espaces, la découverte de forme de vie extraterrestre, voyage dans les profondeurs de l’univers, architecture primitives impossibles. Bref, je peux continuer longtemps. Si ça peut vous aider à sauter le pas, je l’ai reregardé avec ma copine qui n’est pas spécialement une grande fan de SF et elle adoré, et je suis sur 90% que ce n’était pas juste par politesse !

4- CHERNOBYL

Image tirée de la série Chernobyl, on y voit un homme désinfecter un endroit embrumé.
©Chernobyl - HBO

Voici la définition de « se prendre une claque monumental en pleine poire ». la série raconte l’histoire vraie de la pire catastrophe causée par l’homme et de ceux qui ont sacrifié leur vie pour sauver l’Europe du drame. L’explosion d’un réacteur à la centrale nucléaire de Chernobyl, en Ukraine, a de terribles conséquences aussi bien sur le personnel de l’usine, que sur les équipes de secours, la population et l’environnement.

En 5 épisodes, c’est peut être la plus grande terreur sourde que j’ai pu ressentir devant une oeuvre de fiction. Le raffinement de la mise en scène, la lourdeur absolument dingue des musiques de Hildur Guonadottir (celle qui a notamment composé les musiques de Joker), la performance encore une fois bluffante de Jared Harris, ainsi que celle de stellan Skarsgard. Ce qui m’a terrifié c’est de voir à quel point tous les personnages, que ce soit les ingénieurs de la centrale nucléaire ou les habitants de Tchernobyl ont été dans le déni. L’horreur était si inconcevable, si inédite dans l’histoire de l’humanité, qu’ils avaient une début d’une prise de conscience que trop tard…

Mais ce n’est pas tant une série sur le nucléaire que sur le mensonge collectif, le mensonge d’état. J’ai bien aimé la façon dont la série montre cet événement comme l’aboutissement presque logique et inévitable d’une administration où tous ses membres, à tous les niveaux hiérarchiques sont obligés de mentir, refusant les faits et leur part d’implication. Glaçant.

3- SEVERANCE

Image tirée de la série Severance, on y voit Mark S, le héro, le crâne coupé en deux, et dans con cerveau, une version de lui miniature travailler sur un bureau.
©Severance - Apple TV +

Impossible que vous n’ayez jamais entendu parlé de cette série. Quand le thème d’une série est repris jusqu’à des festival comme Coachella, je pense qu’il n’est pas excessif de parler de phénomène de société. Pour ceux qui habitent dans une grotte en très haute montagne, et bien tout d’abord, pensez à  vous hydrater, et ensuite FONCEZ voir cette série ! 

Elle raconte l’histoire de Mark Scout, un petit gars sympa qui travaille pour Lumon Industries, où il dirige une équipe dont les employés subissent une opération chirurgicale de séparation entre leurs souvenirs liés à leur vie professionnelle et ceux liés à leur vie privée. Cette expérience risquée de l’équilibre entre travail et vie personnelle est remise en cause lorsque Mark se retrouve au cœur d’un mystère qui le forcera à affronter la vraie nature de son travail… et la sienne.

La encore une fois, je ne vais pas m’étendre car je vais aussi en faire une critique détaillée plus tard. En quelques mots, Severance s’inscrit dans l’esthétique de Fargo, et de manière plus général celle des frères Cohen (Ce n’est pas étonnant d’y retrouver par ailleurs, John Turturro, l’immense interprète de Jésus dans The Big Lebrowski) . On y retrouve cet humour noire, le soucis du détail et les chaines de conséquences, des personnages qui se retrouvent malgré eux dans des situations intenables. Ces perssonnages sont tous très bien écris et magnifiquement interprétés et sont par conséquent tous très touchants à leur manière. Petit big up à Mr. Milchick, joué par Tramll Tillman si parfaitement que je pense qu’il va être très dur d’imaginer cet acteur dans un autre rôle. Cet happiness manager au sourire ravageur et un brin susceptible m’a fait mourir de rire par son perfectionnisme absurde et ça façon d’infantiliser jusqu’à en être ridicule l’équipe des raffineurs.

Je pense que l’une des raisons qui fait que cette série est devenue culte, au delà de son humour et de la qualité d’écriture, c’est son aspect critique du monde de l’entreprise. Notamment en représentant des services si éloignés entre eux qu’ils ignorent leur existence et leur but, ou s’imaginent parfois des guerres antiques qui pourraient justifier leur méfiance de l’autre. On va y retrouver la culture de l’entreprise quasi messianique, la divination du PDG… La série tend à montrer à quel point ce petit monde peut être déshumanisant, et c’est très fort !

2 - THE LAST OF US

Image tirée de la série the last of us, on y voit les deux protagonistes au premier plan qui se retournent pour nous regarder, à l'arrière une ville américaine dévastée.
©The Last of us - HBO

Quand le monde tel que vous le connaissiez n’existe plus, quand la ligne entre le bien et le mal devient floue, quand la mort se manifeste au quotidien, jusqu’où iriez-vous pour survivre ? Pour Joel, la survie est une préoccupation quotidienne qu’il gère à sa manière. Mais quand son chemin croise celui d’Ellie, leur voyage à travers ce qui reste des États-Unis va mettre à rude épreuve leur humanité et leur volonté de survivre.

La encore une fois je vais vous faire une confession, j’ai joué au jeux… et j’ai tenu à peine une heure. C’était trop immersif pour moi, j’avais réellement peur, alors je remercie mille fois Craiz Martin pour cette brillante adaptation qui nous permet d’aborder cet œuvre, de façon passive et en toute sécurité !

The Last of Us se démarque des autres films de zombie (Ah oui pardon, ici on parle de Foncbie, de zombies fongicides !) par la beauté des plans, de la désolation, il y a presque un aspect romantique, dans le sens artistique du terme, en voyant les villes et tout ce qui a appartenu autrefois aux hommes se faire ensevelir par la végétation. Alors oui, des œuvres ont déjà emprunté ce chemin, je pense notamment à Je suis une légende avec Will Smith, et aussi The Walking dead, ou encore plus récemment Civil War, et qui sont assez qualitatifs (Pour moi la série The Walking dead se termine à la saison 7). Je trouve que The Last of us va néanmoins plus loin par sa lenteur, elle laisse le temps aux deux protagonistes de se découvrir,  s’apprécier, à tel point que Ellie finit par devenir une fille de substitution pour Joel qui avait perdu la sienne durant la chute de la civilisation.

La série prend également le temps de développer des personnages secondaires de façon très touchante, je pense notamment à cet épisode entier consacré à un homme qui dans sa fuite des zombies arrive dans la propriété d’un survivaliste complétement paranoïaque. Il réussit à convaincre le gars de le laisser entrer et vivre quelques jours chez lui, et à ce moment, c’est à notre tour, à nous spectateurs, d’être parano, on se surprend à penser que le nouveau venu mijote un mauvais coup. Et finalement… et bien je vais éviter de spoiler pour les chanceux qui ont encore la série à découvrir, mais sachez que j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps… pour des perso qui n’ont pas une si grande importance que ça dans l’histoire, c’est fou ! 

En enfin, le gros point fort de cette série, ce sont les scènes de montée en tension, que ce soit dans l’exploration de zones infestées ou de confrontation avec d’autres groupes de survivants, j’ai rarement ressenti un tel stress dans une œuvre de fiction. Le jeux vidéo n’était définitivement pas fait pour moi.

1 - DARK

Image tirée de la série Dark, Yonas sort d'une grotte en pleine forêt.
©Dark - Netflix

Et voila, on arrive à la série n°1 de ce classement, une série que j’ai regardé plusieurs fois tant j’ai été subjugué par la complexité et la cohérence folle de l’intrigue et la beauté visuel, forestière et apocalyptique. 

En 2019, le policier Ulrich Nielsen cherche désespérément son fils disparu, Mikkel, âgé de 11 ans. Trente-trois ans plus tôt, en 1986, c’est son frère cadet Mads qui avait disparu dans des circonstances tout aussi mystérieuses. Dans la ville de Winden, quatre familles, traumatisées par cette disparition, tentent de résoudre les mystères qui entourent la région. Jonas  est lui aussi marqué par cette affaire, ainsi que par le suicide de son père et décide d’enquêter à son tour.

Je vais spoiler un petit peu, même si c’est une révélation qui arrive assez vite, mais la série explore la thématique du voyage dans le temps. On le sait, c’est un filon scénaristique complexe qui mène souvent au grand n’importe quoi, du moins quand c’est dans une vibe sérieuse (On valide Retour vers le futur et Rick et Morty ne vous inquiétez pas !). La série nous emmène dans un dédale de paradoxe temporelle, et après révélation sur révélation, on arrive à une porte de sortie, et soudain tout fait sens. J’ai adoré cette façon dont les personnages en voulant modifier le présent, contribuent justement à faire en sorte que ce présent soit écrit de cette manière la. Le début est la fin, et la fin le début.  Les protagonistes sont dans les pires dilemmes : vouloir défaire la boucle pour sauver des vies, mais cela signifie que leur existence n’aura pas lieu, ces vies sont-elles vraiment sauvables ? = cerveau détruit !

L’atmosphère fantastique et la richesse des musiques en font pour moi une série vraiment à part qui me touche en plein cœur. Et d’ailleurs j’aime beaucoup cette petite pause clip musical vers les 3/4 des épisodes, où on voit juste un récap des personnages en proie à leur doute, cela permet de casser le rythme, et de mieux resituer les personnages avec ceux qui leur correspondent dans d’autres temporalités. Bref, sur le fond comme sur la forme, c’est un 20/20.

BONUS ! LE SERMONT DE MINUIT

Image tirée de la série Le Sermon de Minuit, on y voit un ange, qui ressemble fortement à un démon, en tenu de prêtre, levant les bras comme pour commencer une messe noire.
©Le sermont de Minuit - Netflix

Petite série bonus, Mike Flanagan qui nous avait déjà régalé avec The Haunting of the Hill house, nous plonge ici dans un dans une communauté recluse sur une île de pêcheur, Crockett Island, dont les traditions séculaires et la religion occupent encore une place très importante. On y suit le personnage de Riley Flynn, un homme marqué par son lourd passé et un long passage en prison pour homicide involontaire, qui revient dans son village natale en quête de rédemption. Au même moment, un mystérieux prêtre fait son arrivée sur l’île pour remplacer l’ancien qui n’est jamais revenu de son pèlerinage, et cela marque le début d’une série d’évènement miraculeux.

J’aime bien la façon dont la série parle du fanatisme religieux. Elle montre comment la peur du monde moderne peut pousser une communauté à s’abandonner à une foi aveugle et sectaire. Le personnage de Bev Kean, interprété avec brio par Samantha Sloyan est terrifiant dans son absolutisme, parfois totalement anti chrétien et cruel, et aussi dans sa mauvaise lecture des miracles et leur signification.

On retrouve bien sur le thème de la culpabilité, et la recherche du pardon. Riley est un pêcheur qui se fait juger par des pêcheurs qui s’ignorent, ce dont il en est parfaitement conscient. Sermons de minuit nous surprend car sa quête de sens ne l’emmène pas que à réfléchir sur lui, mais sur tout le monde dans le village. La série frôle parfois le métaphysique, le moins qu’on puisse dire est que Mike Flanagan ADORE les longs dialogues intérieurs où les personnages se questionnent sur le sens de la vie, ce qui donne un rythme très lent aux épisodes. Enfin pour terminer, j’ai aussi bien aimé le dosage du fantastique, juste ce qu’il faut pour qu’il puisse être une allégorie et qu’il donne un sens symbolique aux dérives des personnages. De plus, nous ne sommes pas dans un déferlement magique arbitraire, le fantastique arrive crescendo, ce qui est très appréciable !

 

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