L'Antre de la folie

Aujourd’hui, je voulais vous parler d’un motif narratif qui me fascine dans le cinéma, et qu’on ne retrouve pas que dans le genre de l’horreur : l’inconnu qui sonne à votre porte ! Quand on y pense, même dans la vie quotidienne, n’avez-vous jamais ressenti un petit coup de stress, un sentiment de danger fugace lorsque quelqu’un sonne à votre porte alors que vous n’attendiez personne ? J’espère ne pas être le fou du bus en disant cela, mais de mon côté, je passe en mode alerte générale instantanément ! Et lorsque vous ouvrez cette porte, et que la personne non invité commence son discours, vous ne me ferez pas croire que vous n’avez pas une première phase de méfiance jusqu’à ce que vous compreniez enfin le motif de la visite…

LAISSER ENTRER LE LOUP DANS LA BERGERIE

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Par Kevin Kozh n’air

2 mars 2025

28 septembre 2025

Aujourd’hui, je voulais vous parler d’un motif narratif qui me fascine dans le cinéma, et qu’on ne retrouve pas que dans le genre de l’horreur : l’inconnu qui sonne à votre porte ! Quand on y pense, même dans la vie quotidienne, n’avez-vous jamais ressenti un petit coup de stress, un sentiment de danger fugace lorsque quelqu’un sonne à votre porte alors que vous n’attendiez personne ? J’espère ne pas être le fou du bus en disant cela, mais de mon côté, je passe en mode alerte générale instantanément ! Et lorsque vous ouvrez cette porte, et que la personne non invité commence son discours, vous ne me ferez pas croire que vous n’avez pas une première phase de méfiance jusqu’à ce que vous compreniez enfin le motif de la visite…

La tension dramatique qu’apporte cette simple interaction au cinéma est insane. L’inconnu semble être en détresse, et le protagoniste qui lui a ouvert la porte doit réfléchir rapidement pour résoudre ce dilemme : lui faire confiance ou non, le laisser entrer ou non. Et par empathie, on se met à sa place :  jusqu’où va notre hospitalité face à un inconnu ? Le potentiel horrifique est réel car il tape direct dans nos peurs les plus primales : si la confiance a été accordée au visiteur alors qu’il avait de mauvaises intentions, alors on se retrouve face la violation de notre espace perso, la trahison de notre confiance, et avec ce sentiment d’impuissance. Le pire c’est que c’est de notre faute, l’étranger s’est joué de notre naïveté, nous avons laissé entrer le loup dans la bergerie

Dans cette chronique, je vous emmène explorer ce motif en évoquant plusieurs films que j’ai regroupés en quatre catégories, car ils ne l’utilisent pas tous de la même manière, ni à la même intensité. J’espère vous rendre curieux et vous donner envie de voir ces films à travers cet angle d’analyse. Let’s go !

Quand un inconnu toque à votre porte

Le premier film qui a attiré mon attention la dessus est Oddity, le deuxième long métrage de Damian Mc Carthy. On y suit l’enquête de Darcy, une jeune femme aveugle travaillant dans un magasin de curiosités,  cherchant à savoir qui a tuer sa sœur grâce à ses dons de voyance, et notamment en utilisant un inquiétant mannequin de bois qui semble ouvrir des portes vers l’Au-delà. Je suis ravi d’avoir enfin l’occasion de vous parler de ce très bon film car il parvient à mettre en place une atmosphère vraiment dérangeante, où l’on ne sait d’où peut provenir le danger, tant il semble se tapir dans les moindres recoins. Le film aborde de nombreuses thématiques passionnantes comme notre capacité à croire à des choses qui nous dépassent, le deuil et la colère face à la mort, mais surtout, à faire confiance à l’inconnu.

Lors d’une vision, Darcy revoit Yana chez elle le soir de sa mort. La maison, réchauffée par l’âtre où palpite des flammes réconfortantes, est un petit cocon pour Yana, laissée seule car son mari est de service dans son hôpital. Mais alors qu’elle essaye d’oublier sa solitude, un homme frappe à sa porte… La porte est blindée et dispose néanmoins d’une interstice à hauteur du visage pour communiquer. Malgré sa peur, Yana tente le dialogue avec l’inconnu. Son allure est inquiétante, il a un œil borne, il semble paranoïaque et Yana comprend qu’il s’est évadé de l’asile où travaille son mari. La peur monte lorsqu’il lui demande d’entrer chez elle, et elle refuse catégoriquement. Mais accrochez-vous bien, car la tension va monter d’un cran : l’homme ne cherche pas à entrer pour être à l’abri, mais pour lui venir en aide, car il a vu un autre homme entrer chez elle un peu plus tôt… Est-ce qu’il faut le croire ? Le type est tout ce qu’il y a de plus louche, mais s’ il disait la vérité ? Franchement, je vais pas vous gâcher la révélation, foncez voir le film !

Oddity (2024) - Damain Mc Carthy

La scène a eu un tel effet sur moi que j’ai commencé à chercher d’autres situations similaires, parmi les films que j’avais visionné. Et je me suis immédiatement souvenu de l’introduction de A Serious Man, des frères Coen. Le film n’est clairement pas leur meilleur, en revanche, la scène d’intro, que je vous partage ici, tombe en plein dans le mille, et vous le la recommande car elle se regarde comme un petit court métrage ! Au 19e siècle, un couple Yiddish se retrouve dans la situation qui nous intéresse. La jeune femme prépare à manger quand son mari entre surexcité. Il est heureux car il a trouvé un homme sur le chemin malgré le blizzard pour l’aider à terminer sa besogne, et il s’agit de l’oncle de sa femme qu’elle n’a pas revu depuis de très longues années. L’homme, tout joyeux, s’étonne de cette coïncidence, pourtant sa femme reste blême et interdite : son oncle est mort il y a 3 ans. Alors que la peur commence à se saisir de l’homme, on entend toc toc à la porte, l’homme se retourne vers sa femme, tétanisé, il a proposé à “l’oncle” de venir prendre une soupe. Tandis que lui tente de rester rationnel, elle, est persuadée qu’il s’agit d’un Dibbouk, ces démons yiddish qui prennent possession des morts !

Le question de faire confiance ou non est primordial, et beaucoup plus intéressante, je trouve, qu’un assaut direct chez l’habitant qui ne plonge pas le protagoniste dans le dilemme. J’ai une autre film qui me vient à l’esprit et qui pousse le concept à un stade quasiment cauchemardesque : Mother ! de Darren Aronofsky. La réception du film a été plutôt mitigée, pour ma part, même si je reconnais qu’il se perd un petit peu dans toutes ses symboliques, il illustre parfaitement la réalité qui bascule vers quelqu’un chose d’incontrôlable, avec une incohérence qui monte progressivement faisant littéralement pensé à un cauchemar. 

On y voit un couple, Javier Bardem et Jennifer Lawrence, s’installer dans la maison de campagne d’enfance du gars (ils n’ont pas de nom) car il a besoin de calme pour terminer l’écriture de son livre. La femme se donne pour projet de retaper la maison. Ils sont au comble de la quiétude, quand soudain, un homme frappe à leur porte. C’est un homme mourant, qui n’a nul autre souhait que de passer l’une de ses dernières soirées avec son auteur préféré. L’homme est embarrassant et repoussant, Jennifer Lawrence n’est pas à l’aise mais sans la consulter, son mari accepte sa demande à l’invite à rester dormir. L’homme prend beaucoup de place, et sa vulnérabilité présente un vrai dilemme aux yeux de Jennifer Lawrence, elle a de la peine pour lui et en même temps elle vit sa présence comme une intrusion dans son intimité. Le lendemain, la tension monte d’un cran, car c’est autour de la femme du veillard de sonner à leur porte. Javier Bardem est tout aussi accueillant, sous les yeux médusés et impuissants de Jennifer Lawrence. Le couple est gênant à souhait, ils ont une complicité lubrique qui détonne avec l’état de santé du vieillard, ils sont intrusifs et prennent beaucoup de place. Puis viennent leurs deux fils en se disputant très fort pour des questions d’héritage… Jusqu’à quand le cauchemar s’arrête ?!

Mother ! (2017) - Darren Aronofsky

Trois autres films me viennent à l’esprit, où le mal est d’autant plus pernicieux que la prise de conscience du danger n’apparaît que tardivement. Je pense notamment à Théorème de Pasolini, dans lequel un mystérieux jeune homme s’immisce au sein d’une famille bourgeoise. Incarné par l’hypnotique Terence Stamp, ce visiteur suscite chez chacun des membres une fascination irrésistible. Et lorsque, du jour au lendemain, il disparaît sans prévenir, il laisse derrière lui un vide si dévastateur que les membres de cette famille plongent dans la folie.

On peut aussi citer Harry, un ami qui vous veut du bien. Claire et Michel tentent d’organiser leurs vacances malgré leurs enfants turbulents et une maison secondaire encore en travaux. Épuisés, ils font une halte dans une station-service où Michel croise par hasard Harry, une vieille connaissance d’enfance. Après la surprise des retrouvailles, Harry se révèle d’une aide précieuse, toujours prompt à se rendre utile dans les moindres détails du quotidien. Peut-être même trop. Car si Michel se laisse peu à peu séduire par cette disponibilité sans faille, Claire, elle, se sent de plus en plus oppressée par cet homme de plus en plus intrusif. Jusqu’au moment où Michel invite Harry à les rejoindre dans leur maison de vacances…

Le cadre familial brisé par l’intrusion est particulièrement éprouvant à regarder, d’autant plus qu’il est presque impossible de ne pas se projeter. Laisser entrer un inconnu dans son espace intime, c’est mettre directement en péril ceux qu’on aime. Pour conclure cette catégorie, il n’existe sans doute pas d’exemple plus marquant que Funny Games de Michael Haneke. Une famille en route pour sa maison de vacances se voit perturbée par l’apparition d’un jeune homme en tenue de golfeur, venu simplement emprunter quelques œufs pour la voisine. Bientôt rejoint par son ami, il s’installe avec une politesse et une maladresse un chouia agaçante. Puis, cette interaction anodine devient progressivement un interminable calvaire. Le plus terrifiant dans Funny Games, c’est cette lente prise de conscience, étirée à l’extrême, que ces deux garçons ne sont pas des invités maladroits mais des bourreaux sadiques. Lorsqu’enfin il devient impossible de nier leur hostilité, ils promettent à cette famille une chose : le lendemain matin, leur calvaire prendra fin puisqu’ils seront tous les trois morts.

Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) - Dominique Moll

Quand le motif se renverse

J’aimerais maintenant aborder ce motif sous un autre angle, celui où la personne confrontée au dilemme n’est pas l’hôte, mais l’étranger qui demande hospitalité. La situation est encore plus délicate car il est vulnérable, dépendant du bon vouloir de celui qui l’accueille, mais il doit lui aussi choisir de faire confiance ou non. Peut-il croire aux bonnes intentions de l’hôte ?

Commençons par un thriller récent avec Heretic. Deux jeunes missionnaires mormones frappent aux mauvaises portes et se retrouvent “accueillies” par un homme qui, derrière une façade cordiale, leur tend un piège. La vulnérabilité des invitées est totale car elles sont enfermées dans l’espace même qui leur a été ouvert dans le seule but d’éprouver leur foi…

Dans le film L’invitation, de Karyn Kusama,  Will, invité à un dîner organisé par son ex-femme et son nouveau compagnon, retrouve d’anciens amis dans une atmosphère apparemment chaleureuse. Mais ce rôle d’invité l’enferme dans une position ambiguë, il sent que quelque chose cloche, mais sans pouvoir partir, ni briser la “politesse” attendue de lui. Peu à peu, il se questionne sur les intentions réelles de ses hôtes.

Heretic (2024) - Scott Beck & Bryan Woods

Il y a le même malaise difficile à regarder dans Get Out de Jordan Peele. Chris accompagne sa petite amie pour rencontrer ses beaux-parents, il est accueilli dans une hospitalité excessive. La famille est exclusivement blanche et regarde Chris, interprété par Daniel Kaluuya comme une curiosité, ce qui, vous l’imaginez bien, ne le met pas du tout à l’aise. Mais les compliments excessifs prennent parfois des tons passifs agressifs, la fascination que cette famille entretient sur les hommes noirs devient tangible et extrêmement dérangeante. Chris tente de garder sa contenance, encore une fois par politesse, mais WTF IS GOING ON HERE ?!

Ces quelques exemples montrent que l’hospitalité n’est jamais neutre et révèle un certain rapport de force. Celui qui accueille détient toujours l’avantage, tandis qu’à contrario, l’invité se place en position de dépendance. En ce sens, deux films m’ont traumatisé tout autant que Funny Games, il s’agit de Dogville de Lars Von Trier et Speak No Evil de Christian Tarduf

Dans Dogville, une femme en fuite trouve refuge dans une petite communauté isolée. Les habitants acceptent de l’accueillir, mais à mesure qu’ils estiment qu’elle doit se montrer reconnaissante de l’accueillir,  ils l’exploitent de plus en plus, se montrant au passage d’une cruauté qui ne cesse jamais de croitre. Le film illustre parfaitement les schémas de domination qui se met en place avec ce motif, surtout lorsqu’il n’a aucune échappatoire et que la vie de l’invité dépend littéralement de son hôte. C’est d’ailleurs un leitmotiv du cinéma de Lars Von trier, un être pur et vulnérable qui se retrouve sous une forme de dépendance affective d’un hôte, qui malgré des traits accueillants se révèle être un véritable pervers. Franchement je vous recommande ce film, malgré la dureté du propos, car sa forme est également surprenante : dans une recherche d’épuration des moyens sophistiqués dans la réalisation et en pleine explorations des règles du Dogme 95, il se déroule sur une pièce de théâtre avec des tracés au sol et uniquement quelques accessoires, l’imagination fait le reste. Cela met particulièrement en avant le jeu des acteurs ! 

Enfin, dans Speak No Evil, un couple danois accepte l’invitation d’une famille néerlandaise rencontrée en vacances. D’abord séduits par la chaleur et la convivialité de leurs hôtes, ils découvrent peu à peu des comportements troublants et borderline, puis ouvertement hostiles. Mais parce qu’ils ne veulent pas paraître impolis, parce qu’ils sont dans la position des invités, ils se laissent faire, mais jusqu’où ? Le film est particulièrement insoutenable et la fin m’a beaucoup marqué. Quand les conventions sociales nous enlève tout instinct de survie… j’ai rarement eu au autant envie de crier MAIS BARREZ-VOUS DE LA durant mon visionnage !
Tout comme Funny Games, son adaptation US seulement 2 ans plus tard est totalement sans intérêt.

Deux hommes à l'extérieur hurlent l'un en face de l'autre comme pour se libérer.
Speak No Evil (2022) - Christian Tarduf

Quand l’intrusion n’est pas malveillante

Il existe encore une autre variation du motif, plus ambiguë, où les intrus ne sont pas nécessairement hostiles et où les habitants ne cherchent pas non plus à nuire. L’angoisse provient alors de la cohabitation forcée, de la méfiance qui s’installe et de l’impossibilité de savoir qui représente réellement une menace. Nous, en tant que spectateurs avec un regard omniscients, nous voyons les nœuds de l’intrigue resserrés autours des intérêts de chacun et notre sens de l’empathie ne nous permet pas de pencher pour l’un ou l’autre, ce qui peut être assez troublant !
En l’absence de repères moraux (gentils vs méchants) le danger repose sur une usure progressive de la confiance. Elle finit en général par empoisonner toute tentative de cohabitation, et l’issue est souvent explosive pour tout le monde.

Et je commence fort avec  Parasite de Bong Joon-Ho, la famille pauvre qui s’infiltre peu à peu dans la demeure luxueuse d’une famille riche n’aspire qu’à améliorer sa condition. Pourtant, l’hospitalité concédée tourne à la catastrophe. En exploitant les failles de leurs hôtes, les “invités” réalisent qu’ils ne sont pas les seuls nécessiteux à avoir eu l’idée, et sous fond de lutte de classe, déclenchent une guerre de familles qui va partir très loin….

Je voulais également vous parler du trop injustement méconnu Locataires, de Kim Ki-Duk. Il ressemble un peu à Parasite mais sous une forme un peu plus poétique. Un jeune homme s’installe dans des appartements vides en l’absence de leurs occupants, vivant en parasite discret sans chercher à nuire. Sa rencontre avec une femme malheureuse crée un lien fragile, et progressivement, dans l’esprit de cette femme nait l’idée de suivre cet homme « fantôme » pour retrouver sa liberté fait son chemin. Ce film m’a beaucoup ému, car contre toute attente avec ce motif, l’intrusion prend des allures de respiration bienveillante plutôt que de menace.

(Je constate qu’il y a une curieuse résonnance entre Locataires de Kim Ki-duk et Funny Games autour d’un élément : le bâton de golf ! Chez Haneke, il devient une arme d’humiliation et de mort, tandis que chez Kim Ki-duk, il est subtilisé innocemment par le jeune squatteur. Dans les deux cas, la symbolique est intéressante, elle peut signifier les inégalités dans la répartition des richesses, comme un totem à détourner ou à conquérir, de manière plus ou moins violente)

Locataires (2004) - Kim Ki-Duk

Le thriller I See You,  joue sur une ambiguïté similaire. Un couple ignore que des adolescents pratiquent le “phrogging” dans leur maison, s’installant en cachette dans les pièces inoccupées. Au départ, ces intrus n’ont rien de bien méchant, mais leur simple présence bouleverse involontairement la perception de l’espace domestique des habitants de la maison est devient le point de départ d’un nœud narratif avec plusieurs rebondissements. Mes souvenirs du film sont un peu flou, je le confesse, mais l’idée d’une intrusion qui n’est pas à des fins de malveillance me semble digne d’intérêt pour le cinéma ! 

Dans It Comes at Night, le problème ne vient pas d’un envahisseur extérieur mais d’une cohabitation contrainte. Deux familles décident de vivre ensemble pour se protéger d’une menace invisible. Personne n’est foncièrement malveillant, et pourtant la paranoïa, les soupçons et la peur vont foutre un sacré bordel. J’ai adoré la tension entre élan humanistes et l’instinct de protection qui entrent en contradictions, il est beaucoup trop sous-estimé ce film  !

Quand l'ambiguïté est maintenue jusqu’au bout

Il existe enfin des récits où l’ambiguïté n’est révélée qu’à la toute fin, et où l’enjeu principal consiste à maintenir le spectateur dans le doute en même temps que le protagoniste. Dans 10 Cloverfield Lane, une jeune femme se retrouve enfermée dans un bunker avec un homme qui affirme vouloir la protéger d’une catastrophe extérieure. Faut-il le croire, ou bien se méfier de son comportement autoritaire et manipulateur ? Le film joue sur cette incertitude permanente.

Et Knock at the Cabin, où M. Nigh Shyalaman revient un tout petit peu en force après une longue traversée du désert, on retrouve cette  même tension. Une famille est retenue en otage par un groupe qui prétend agir pour empêcher l’apocalypse. Là encore, le dilemme est inversée, ce ne sont pas les intrus qui paraissent dangereux, mais la croyance qu’ils imposent, impossible à vérifier. Tout le suspense naît de ce doute insupportable, qui perdure presque jusqu’à la dernière séquence.

Knock At The Cabin (2024) - M. Nigh Shyamalan

Et vous, vous feriez quoi ?!

Ce motif de “laisser le loup entrer dans la bergerie” me fascine car par empathie, on ressent profondément le dilemme de faire confiance ou non à l’étranger où à l’hôte. On veut (presque) tous être des gens bien et aider notre prochain, mais dans le cinéma de genre, ouvrir sa porte à un inconnu, c’est comme jouer à la roulette russe !
Les films que j’ai abordés dans cette chronique exploitent ce dilemme, que ce soit avec des étrangers aux intentions douteuses, des manipulations psychologiques des hôtes, ou encore pour faire une mise en parallèle d’individus issus de classes sociales différentes pour nous inviter à réfléchir sur la répartition des richesses. On a également vu que pas mal de réalisateurs jouent sur cette incapacité des personnages qu’ils mettent en scène à reconnaître les signaux d’alerte !

Alors, je vous pose la question, si quelqu’un toque à votre porte ce soir, un peu trop tard, vous ouvrez ? 🙂
Laissez-moi vos réponses en commentaire, et dites-moi si j’ai oublié un film qui vous a marqué sur ce thème !

Un homme dehors se tourne vers l'objectif pour nous jeter un regard chargé de sous-entendus complixes.
Funny Games (1997) - Michael Haneke
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